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Les Américains semblent de plus en plus pessimistes quant à l’avenir de leur pays. Ce sentiment de déclin est majoritairement alimenté par des inquiétudes concernant l’économie, la polarisation politique, les disparités de revenus et le rôle des États-Unis sur la scène mondiale. Parmi les divers facteurs qui nourrissent cette vision sombre, la couverture médiatique joue un rôle crucial. Les médias, en tant que principale source d’information, influencent fortement la perception du public sur l’état actuel et futur du pays. Cette dynamique médiatique, centrée sur les mauvaises nouvelles, contribue à renforcer un sentiment de désespoir collectif.
Le biais des mauvaises nouvelles dans les médias américains
Pour la majorité des Américains, les nouvelles diffusées par les médias représentent la principale source d’information sur les événements nationaux. Ces nouvelles façonnent leur compréhension de la situation actuelle et de l’évolution probable des choses. Les recherches montrent que les individus accordent généralement plus d’attention aux nouvelles négatives qu’aux nouvelles positives, et qu’ils ont également tendance à mieux retenir les informations négatives. Cette attention disproportionnée aux mauvaises nouvelles influence significativement leurs prévisions concernant les conditions futures.
La couverture médiatique aux États-Unis est largement dominée par des informations négatives. Les médias américains se concentrent souvent sur les catastrophes, les conflits et les controverses, tout en minimisant les aspects positifs des événements. Par exemple, la couverture médiatique de la COVID-19 a été nettement plus négative que celle d’autres pays, mais aussi que celle des revues scientifiques et des données réelles. Ce « biais des mauvaises nouvelles » est particulièrement prononcé parmi les réseaux médiatiques les plus populaires, ce qui amplifie l’impact des nouvelles négatives sur l’espoir des gens pour l’avenir collectif.
Une expérience révélatrice
Une expérience a été menée pour tester comment la couverture médiatique négative aux États-Unis contribue à la vision pessimiste des Américains sur l’avenir de leur pays. Plus de 330 adultes, tous citoyens américains, ont participé à cette étude. Ils ont été répartis aléatoirement dans des groupes exposés à des nouvelles positives, négatives ou neutres. Ceux des groupes positifs et négatifs ont lu des nouvelles américaines sur divers sujets, telles que l’inflation ou le changement climatique, présentées sous un angle positif ou négatif.
Les participants ont ensuite répondu à des questions concernant leur satisfaction quant aux conditions actuelles du pays. Ils ont également été invités à imaginer des événements nationaux futurs, proches (dans un an) et éloignés (dans 10-15 ans), et à évaluer leur valence émotionnelle de 1 (très négatif) à 7 (très positif). Les résultats ont montré que ceux ayant lu des nouvelles négatives étaient les moins satisfaits et prévoyaient plus d’événements négatifs pour le futur par rapport aux autres groupes. Cela suggère que la couverture négative des médias induit un mécontentement vis-à-vis des conditions actuelles du pays et favorise une vision pessimiste de l’avenir.
Messages essentiels à retenir
Lorsque les citoyens ont de l’espoir pour l’avenir de leur pays, ils sont généralement plus enclins à s’engager dans des actions positives pour la société. Cela inclut le bénévolat et l’investissement personnel dans les communautés. Ils ressentent également une fierté d’appartenance et bénéficient d’un bien-être psychologique amélioré. Cependant, le biais des mauvaises nouvelles dans la couverture médiatique américaine peut briser cet espoir, perpétuant une vision sombre et un sentiment d’anomalie et de désespoir.
Il est essentiel que les agences gouvernementales et les médias considèrent une couverture équilibrée des problèmes sociétaux. Informer le public de manière équilibrée peut faciliter une perspective optimiste pour l’avenir collectif. Une approche médiatique plus mesurée pourrait encourager une participation citoyenne plus active et un sentiment d’unité nationale renforcé.
Face à ces constats, il est crucial de se demander : comment les médias peuvent-ils adapter leur approche pour mieux refléter les réalités complexes et parfois positives de notre société ?
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Je suis d’accord, mais comment faire pour que les médias diffusent plus de nouvelles positives ? 🤔
Merci pour cet article éclairant, ça donne à réfléchir sur notre consommation d’informations.
Et si on arrêtait tous de regarder les infos pendant une semaine, ça changerait quelque chose ?
C’est pas nouveau, les médias ont toujours aimé les drames pour faire de l’audience !
J’ai l’impression que c’est pareil en France, pas seulement aux États-Unis. 😅