EN BREF
  • 🧠 Les bébés possèdent un hippocampe actif dès les premiers mois, capable d’encodage des souvenirs.
  • 🔍 La méthode du regard préférentiel démontre que les nourrissons peuvent se souvenir d’images déjà vues.
  • ⏳ L’amnésie infantile pourrait être due à une récupération défaillante des souvenirs, non à un manque d’encodage.
  • 🔬 Les chercheurs poursuivent leurs études pour mieux comprendre le développement de la mémoire chez les jeunes enfants.

Les recherches récentes sur la mémoire des bébés ont bouleversé notre compréhension des souvenirs précoces. Longtemps, on a cru que les nourrissons étaient incapables de former des souvenirs à long terme. Cependant, des études récentes ont mis en lumière la capacité des jeunes enfants à encoder des souvenirs épisodiques, jetant un nouvel éclairage sur le phénomène de l’amnésie infantile. Les scientifiques de l’Université Yale, en utilisant des techniques avancées d’IRM, ont démontré que l’hippocampe, une région clé du cerveau, fonctionne dès les premiers mois de vie. Cette découverte a des implications profondes sur notre compréhension des premières années de l’existence humaine.

L’hippocampe, siège de la mémoire

Au cœur de la création des souvenirs se trouve l’hippocampe, une région cérébrale souvent décrite comme la grande bibliothèque de nos expériences vécues. Dans l’imaginaire populaire, cette zone est parfois comparée aux immenses étagères de souvenirs du film d’animation Vice-Versa. Pour longtemps, on a pensé que l’hippocampe des bébés n’était pas encore mature, ce qui expliquerait l’amnésie infantile. Toutefois, des recherches sur les animaux, notamment les souris, ont montré que des souvenirs peuvent s’y former dès le plus jeune âge. Le neuroscientifique Nick Turk-Browne a mis en évidence que même chez les nourrissons, l’hippocampe est capable d’enregistrer des souvenirs. Les engrammes, ces manifestations physiques des souvenirs, persistent et peuvent être réactivés artificiellement, ce qui suggère que l’encodage n’est pas le problème chez les bébés.

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La méthode du regard préférentiel

Pour explorer comment les souvenirs se forment chez les bébés, les chercheurs ont utilisé la méthode du regard préférentiel. Cette technique implique de présenter simultanément une image connue et une nouvelle image à un enfant, tout en mesurant les mouvements des yeux. Si l’enfant regarde plus longtemps l’image connue, cela indique qu’il s’en souvient. Grâce à des examens IRM réalisés sur des nourrissons âgés de 4 à 25 mois, les scientifiques ont pu suivre l’activité cérébrale en direct en observant le taux d’oxygénation du sang dans le cerveau. Les résultats ont révélé que dès l’âge d’un an, l’hippocampe est capable d’enregistrer des souvenirs d’expérience individuelle. Cela signifie que les bébés peuvent effectivement encoder des souvenirs, même si ces souvenirs ne se traduisent pas par des réminiscences conscientes plus tard dans la vie.

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Une récupération du souvenir défaillante ?

Si les souvenirs s’encodent bien dans l’hippocampe dès le jeune âge, pourquoi ne s’en souvient-on pas à l’âge adulte ? Les chercheurs suggèrent que le problème réside dans la récupération des souvenirs. Nick Turk-Browne avance l’hypothèse que l’hippocampe ne reçoit pas les bonnes informations pour faire remonter les vieux souvenirs, peut-être à cause des changements dans la manière dont le cerveau traite les expériences sensorielles. Le système sensoriel des bébés évolue rapidement, ce qui pourrait entraîner un traitement différent des événements similaires au fil du temps. Par conséquent, l’hippocampe pourrait ne plus recevoir les « mots-clés » nécessaires pour retrouver ces souvenirs en grandissant, rendant leur récupération difficile voire impossible.

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Perspectives de recherche futures

Les résultats de ces études ouvrent de nouvelles perspectives pour comprendre l’amnésie infantile. L’équipe de l’université Yale prévoit de suivre le développement des souvenirs chez les enfants âgés de 2 à 3 ans, avec l’espoir de prolonger ces recherches jusqu’à l’âge de 9 ans. Cela pourrait permettre de mieux cerner les mécanismes qui entravent la récupération des souvenirs. Ces travaux pourraient aussi éclairer la manière dont le cerveau traite et stocke les souvenirs tout au long de la vie. Les implications de ces découvertes sont nombreuses, non seulement pour la compréhension du développement cognitif, mais aussi pour envisager des interventions précoces en cas de troubles de la mémoire chez les enfants.

En définitive, les bébés sont-ils vraiment incapables de se souvenir de leurs premières années, ou est-ce notre compréhension de la mémoire qui est encore incomplète ? Ces recherches nous invitent à repenser notre approche du développement cognitif des tout-petits. Quelle sera la prochaine étape pour percer les mystères de l’amnésie infantile et améliorer notre compréhension du cerveau humain ?

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Lynda Fournier est diplômée de la Sorbonne et spécialisée en Search Marketing. Avec dix années d’expérience en rédaction web, elle allie expertise technique et sens de la narration pour explorer des thématiques liées à la psychologie, au développement personnel et aux comportements humains. Sa plume attentive met en lumière les tendances et questionnements contemporains avec clarté et pertinence. 📩 Pour toute question ou collaboration, contactez-la à [email protected]

6 commentaires
  1. françoisrêveur le

    Merci pour cet article fascinant. Cela change vraiment notre perspective sur les souvenirs des bébés.

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