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L’alimentation émotionnelle est un phénomène où les émotions prennent le pas sur la faim physique, entraînant des comportements alimentaires souvent compulsifs. Cette réalité, qui affecte de nombreuses personnes, est étudiée par divers experts qui proposent des techniques pour mieux gérer ces compulsions et retrouver une relation saine avec la nourriture. Voici quelques conseils clés issus de l’expérience de diététiciens, psychologues et neuroscientifiques pour lutter contre ces habitudes alimentaires dictées par les émotions.
Lever les interdits et se faire confiance
Selon Sabrina Julien Sweerts, une diététicienne nutritionniste, lever les interdits alimentaires est essentiel. Elle explique que les restrictions alimentaires créent des envies intenses, exacerbées par ce qu’elle appelle la « réactance psychologique ». Plus les individus se contrôlent, plus le risque de compulsion augmente. Il est donc crucial de s’autoriser à manger de tout.
Il est important d’écouter son corps et de reconnaître ses signaux de faim et de satiété. Pour cela, une expérience simple consiste à ne manger que lorsque la faim se manifeste physiquement, et non par habitude. Cela aide à rétablir une relation naturelle avec la nourriture.
Mieux vaut ne pas lutter contre les envies alimentaires, mais les assouvir de manière consciente et en choisissant des aliments de qualité. En évitant de diaboliser la prise alimentaire, on diminue le risque de compulsion. L’essentiel est de se rappeler que céder à une envie n’est pas grave et qu’il est possible de réguler son alimentation en fonction de ses besoins réels.
Un travail sur la gestion des émotions
Marie Buttitta, psychologue spécialisée dans le comportement alimentaire, souligne l’importance de gérer ses émotions sans recourir à la nourriture. Elle conseille de créer une boîte à outils émotionnelle, composée d’activités réconfortantes qui ne sont pas alimentaires, comme chanter, prendre un bain ou faire du sport.
Pour les personnes sujettes à l’alimentation émotionnelle, il est crucial de ne pas se restreindre en permanence. Cela nécessite parfois de l’aide professionnelle, car ces comportements ont souvent des racines profondes. Plutôt que de culpabiliser, il est préférable d’accepter les moments de perte de contrôle, en se promettant de réguler ce comportement par la suite.
Un exercice efficace est de nommer et d’écrire ses émotions lorsque la pulsion survient, ce qui aide à se reconnecter à soi-même et à réduire la tension. Reconnaître ses envies alimentaires et ajuster son alimentation en conséquence permet de mieux gérer les crises et d’éviter les grignotages automatiques.
Revoir son hygiène de vie
La professeure Amélie Rousseau insiste sur l’importance d’une bonne hygiène de vie pour réguler les émotions. Une alimentation équilibrée, un sommeil de qualité et une activité physique suffisante sont essentiels pour améliorer la qualité de vie et réduire le stress.
Les techniques de relaxation comme la méditation ou le yoga ont prouvé leur efficacité dans la gestion des émotions négatives. Les compulsions alimentaires, souvent automatiques, peuvent être contrecarrées par des activités distractives. Il est aussi bénéfique de savourer consciemment ses repas pour en tirer du plaisir, sans culpabilité.
Pour atténuer la culpabilité liée à la consommation de certains aliments, il est possible de faire des choix alimentaires plus sains. Remplacer les snacks gras ou sucrés par des alternatives plus nutritives est une bonne stratégie. Le but est de maintenir une alimentation variée et équilibrée, tout en respectant ses besoins et ses envies.
Faire preuve d’autocompassion
Florian Saffer, diététicien, préconise l’autocompassion face aux émotions. Nommer et évaluer ses émotions aide à les accepter et à réduire leur impact négatif. Il est essentiel de s’accorder des pauses régulières pour répondre à ses besoins émotionnels.
Pour désamorcer les compulsions, il est recommandé d’attendre quelques minutes avant de céder à l’envie de manger. Cette pause permet souvent de distinguer la faim physique de la faim émotionnelle. Si l’envie persiste, il est important de manger lentement et consciemment, afin d’apprécier pleinement le moment.
Adopter une attitude bienveillante envers soi-même est crucial pour éviter les récidives. Les compulsions alimentaires ne sont pas une fatalité, et il est possible de les gérer en cultivant la conscience de soi et en ajustant ses comportements alimentaires.
Ces stratégies permettent de comprendre et de gérer l’alimentation émotionnelle de manière plus sereine. En adoptant ces conseils, chacun peut retrouver une relation harmonieuse avec la nourriture. Comment intégrez-vous ces pratiques dans votre quotidien pour mieux gérer vos émotions alimentaires?
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