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Dans notre quotidien trépidant, l’alimentation émotionnelle est une réalité pour beaucoup. Manger en réponse à nos émotions plutôt qu’à la faim physique est un défi complexe à surmonter. Six experts en diététique et psychologie nous partagent leurs conseils pour désamorcer ces compulsions alimentaires et transformer nos habitudes réconfortantes en comportements plus sains et équilibrés. Il est essentiel de comprendre que l’écoute de notre corps, l’accueil de nos émotions et la révision de nos pratiques alimentaires sont des étapes clés pour retrouver une relation harmonieuse avec la nourriture.
Lever les interdits et se faire confiance
Selon Sabrina Julien Sweerts, diététicienne et psychologue clinicienne, il est primordial de lever les interdits alimentaires. L’interdit génère des envies de manger, car notre cerveau cherche à retrouver sa liberté, un phénomène connu sous le nom de réactance psychologique. Se réautoriser à manger de tout permet de briser le cercle vicieux des compulsions. En écoutant notre faim véritable, nous pouvons transformer notre relation avec la nourriture. Un exercice simple consiste à attendre d’avoir faim avant de manger, expérimentant ainsi une reconnexion progressive à nos signaux internes. Assouvir une envie avec l’aliment convoité, dans un contexte agréable, aide à dédiaboliser la prise alimentaire. Se rappeler que ce n’est pas grave d’assouvir une envie est crucial pour prévenir l’aggravation des crises alimentaires.
Travailler en profondeur sur la gestion des émotions
Marie Buttitta, docteure en psychologie, insiste sur l’importance de créer une boîte à outils réconfortants pour gérer les émotions sans recourir à la nourriture. Chanter, respirer, prendre un bain ou encore faire une activité physique sont autant d’alternatives à explorer. Ne pas vivre dans le contrôle permanent est essentiel pour éviter les frustrations qui mènent à l’alimentation émotionnelle. En période de crise, nommer et écrire l’émotion ressentie peut aider à se reconnecter à soi-même et à diminuer la tension. Se poser la question de la faim réelle avant de manger, ou ajuster ses repas pour éviter les grignotages, sont des stratégies efficaces pour mieux gérer ses émotions et ses prises alimentaires.
Revoir son hygiène de vie pour des bienfaits durables
Pre Amélie Rousseau recommande d’adopter une hygiène de vie équilibrée pour améliorer notre qualité de vie. Cela inclut une alimentation saine, un sommeil réparateur et une activité physique régulière. Ces habitudes aident à réguler les émotions et à gérer les ruminations. Méditation, yoga et cohérence cardiaque sont des techniques avec des preuves scientifiques qui soutiennent leur efficacité. Lorsqu’une compulsion alimentaire survient, il est conseillé de se tourner vers des activités distractives pour briser cet automatisme. Manger en pleine conscience, en savourant chaque bouchée, permet de tirer du plaisir de l’alimentation sans culpabilité.
Faire preuve d’autocompassion
Florian Saffer met l’accent sur l’importance de l’autocompassion dans la gestion des compulsions alimentaires. Observer et accepter ses émotions contribue à atténuer leurs effets négatifs. Prendre des pauses régulières pour satisfaire ses envies, même simples, est crucial pour éviter l’accumulation du stress. En cas de compulsion, attendre quelques minutes avant de manger peut suffire à réduire l’intensité de l’envie. Manger lentement et consciemment aide à sortir de l’automatisme et à apprécier l’instant présent, renforçant ainsi une relation plus saine avec la nourriture.
Identifier ses facteurs déclencheurs
Dre Camille Ringot conseille de reconnaître les situations ou émotions qui déclenchent les compulsions. Connaître ses facteurs déclencheurs permet de mieux les anticiper et de mettre en place des stratégies adaptées pour les contrer. Adapter l’environnement, comme modifier l’agencement des aliments ou les horaires des repas, peut aider à perturber les habitudes alimentaires automatiques. Il est également important de différencier les compulsions alimentaires des troubles plus graves, tels que l’hyperphagie boulimique, qui nécessitent un suivi médical spécialisé.
Avoir des aliments sains à portée de main
Aliya Seelarbokus recommande d’avoir toujours des options alimentaires saines à disposition pour prévenir les prises alimentaires émotionnelles. Les réseaux de soutien tels que la famille et les amis jouent un rôle crucial dans l’adoption d’un mode de vie plus sain. Préparer des alternatives plus saines à nos envies gourmandes, comme des légumes crus ou des fruits, peut aider à se déshabituer des aliments hyperpalatables. Boire de l’eau avant de céder à une envie alimentaire permet parfois de différencier la faim de la soif, contribuant ainsi à une meilleure régulation des prises alimentaires.
En définitive, gérer l’alimentation émotionnelle requiert une compréhension profonde de soi-même et une approche bienveillante envers nos émotions et nos comportements alimentaires. Quels ajustements pourriez-vous envisager pour transformer votre relation avec la nourriture et retrouver un équilibre émotionnel durable ?
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Article très intéressant, merci pour ces précieux conseils ! 😊
Je suis sceptique sur l’idée de lever les interdits alimentaires. Ça ne va pas juste encourager les excès ?
Quelle est la durée moyenne pour voir des résultats avec ces méthodes ?
Ça semble compliqué de toujours écouter son corps quand on a un train de vie stressant… 😅
Est-ce que quelqu’un a essayé ces techniques et peut partager son expérience ?
Merci, ça donne vraiment envie d’essayer !
Je ne savais pas que les sodas pouvaient impacter la santé mentale, choquant !
Les conseils sur la gestion des émotions sont très utiles, merci !