« Manipulation furtive dévoilée » : ces 6 astuces sournoises du gaslighter mettent en lumière un jeu psychologique redoutable

Le terme « gaslighting » a récemment gagné en popularité, au point d’être élu mot de l’année par le dictionnaire Merriam-Webster en 2022. Mais pourquoi un tel engouement ? Le gaslighting, bien que pratiqué depuis des millénaires, n’a été reconnu que lorsque le phénomène a été nommé. Il s’agit d’une forme de manipulation émotionnelle où l’on tente de faire douter la victime de sa propre perception de la réalité. Ce comportement est souvent utilisé pour éviter des problèmes ou refuser d’admettre la vérité, mais il peut aussi être une méthode de manipulation émotionnelle plus insidieuse.

Gaslighting et contrôle

Selon Lillian Darke et ses collègues de l’Université de Sydney, le gaslighting va au-delà de la simple réécriture du passé. Il s’agit d’une forme d’abus psychologique qui peut saper progressivement la résistance d’une personne, la rendant plus vulnérable au contrôle coercitif. En effet, cette manipulation peut causer des dommages profonds, érodant la confiance en soi et l’estime personnelle de la victime. Il est important de comprendre que le gaslighting n’est pas simplement une question de contrôle émotionnel, mais constitue une méthode d’abus qui peut avoir des effets durables et dévastateurs sur la victime.

La complexité du gaslighting réside dans sa définition. Est-il intentionnel et répétitif ? Est-il nécessaire que la victime ressente les effets pour que l’on puisse parler de gaslighting ? Ces questions rendent la recherche difficile, car les études peinent à établir un cadre commun. Les chercheurs doivent encore clarifier ces ambiguïtés pour mieux comprendre et lutter contre ce phénomène insidieux.

Les grandes étapes de l’histoire du gaslighting

Les premières études sur le gaslighting se concentraient sur des cas où le manipulateur poussait la victime à douter de sa santé mentale, voire nécessitait une hospitalisation psychiatrique. Progressivement, la perspective psychodynamique a émergé pour expliquer les motivations du manipulateur et de la victime, soulignant que les deux parties peuvent être impliquées consciemment ou inconsciemment dans ce processus. Ce concept de « projection identitaire » implique que le manipulateur projette des aspects indésirables de lui-même sur l’autre, qui finit par s’y identifier.

Ensuite, l’accent s’est déplacé vers les différences individuelles, suggérant une typologie de manipulateurs : le type « glamour », le « bon gars » et l' »intimidateur ». Les victimes, quant à elles, présentaient des traits tels que le besoin d’être comprises, le désir d’être suffisamment bonnes, et une empathie élevée. Ces approches s’inscrivent dans l’idée que le gaslighting nécessite une vulnérabilité chez la victime pour fonctionner. Enfin, le concept de « tétrade noire » a été intégré, associant gaslighting à des traits de personnalité comme la psychopathie et le narcissisme.

Les six composantes du gaslighting

Après une analyse approfondie, l’équipe de l’Université de Sydney a identifié six composantes fondamentales du gaslighting :

Ces composantes montrent comment le gaslighting peut être considéré comme une forme d’abus, causant des destructions profondes de l’estime de soi. Pour comprendre pleinement ce phénomène, il est essentiel de prendre en compte les expériences des victimes et des survivants, et de considérer comment le gaslighting peut être lié à des structures sociales plus larges.

Gaslighting et implications sociales

Le gaslighting ne se limite pas aux relations interpersonnelles. Il a des implications sociales et culturelles plus larges. Le comportement est souvent utilisé pour étouffer la résistance dans des institutions comme les milieux médicaux, les entreprises, les médias de masse et la politique. Certaines analyses philosophiques examinent le rôle social du gaslighting dans les conversations, soulignant comment il peut empêcher une victime de se sentir légitime dans son point de vue ou sa compréhension de la réalité partagée.

Les débats entourant le gaslighting continuent d’évoluer, certains auteurs préférant réserver le terme aux relations interpersonnelles tandis que d’autres proposent des termes « adjacents au gaslighting » pour décrire les dynamiques sociales plus larges. Ce phénomène est complexe et multiforme, nécessitant une attention continue pour être pleinement compris et abordé.

Le gaslighting représente une forme de manipulation psychologique profondément ancrée, qui nécessite une attention constante et une recherche approfondie pour être pleinement comprise et traitée. En comprenant ses composantes et son impact, nous pouvons commencer à développer des interventions efficaces. Mais comment pouvons-nous utiliser cette compréhension pour prévenir de futures victimes de tomber dans le piège du gaslighting et renforcer leur résilience face à cette manipulation insidieuse ?

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