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La stéatose hépatique, communément appelée « maladie du soda » ou « foie gras », est une affection qui touche un adulte sur cinq en France. Malgré son nom, cette maladie n’est pas liée à la consommation d’alcool mais à des habitudes alimentaires déséquilibrées et à un mode de vie sédentaire. Heureusement, des changements de mode de vie peuvent contribuer à la guérison, notamment si la maladie est détectée à un stade précoce. Explorons en détail les différentes facettes de cette maladie et les solutions possibles pour y faire face.
Comprendre la stéatose hépatique ou MASH
La stéatose hépatique, également connue sous le nom de MASH (maladie métabolique associée à une stéatose hépatique), est une maladie du foie caractérisée par une accumulation de graisse dans cet organe. Elle est souvent silencieuse, mais peut mener à des complications graves comme la fibrose, la cirrhose, voire le cancer du foie. Contrairement à d’autres formes de cirrhose, la MASH n’est pas causée par l’alcool mais par des troubles métaboliques souvent liés au surpoids, à une alimentation déséquilibrée et à la sédentarité. Les enfants ne sont pas épargnés, avec un enfant sur dix en France présentant des signes de stéatose hépatique, souvent liés à une alimentation riche en sodas et en produits ultra-transformés.
Est-il possible de guérir de la stéatose hépatique ?
La bonne nouvelle est qu’un changement radical de mode de vie peut inverser cette maladie, surtout si elle est diagnostiquée tôt. Il n’existe pas encore de traitement médicamenteux ou chirurgical spécifique, mais des mesures d’hygiène de vie peuvent faire la différence. Pour une stéatose simple, une alimentation plus saine et une activité physique régulière peuvent suffire pour éliminer la graisse. En cas de MASH, une perte de poids de 7 à 10 % est souvent nécessaire pour permettre une rémission. À un stade avancé de fibrose, une perte de poids plus importante est souvent requise, même si la maladie est alors plus difficile à inverser.
Un diagnostic précoce, un premier pas vers la guérison
La MASH évolue souvent de manière insidieuse, et de nombreux patients ignorent qu’ils sont affectés. Le diagnostic repose sur une combinaison d’examens sanguins, d’imagerie médicale comme l’échographie ou le Fibroscan, et parfois une biopsie hépatique pour évaluer la sévérité de la maladie. En France, des centres spécialisés offrent des parcours de soins complets, incluant un diagnostic précis et un suivi personnalisé. Ces parcours permettent également de prendre en charge les comorbidités associées, telles que le diabète ou l’hypertension, qui peuvent aggraver la progression de la stéatose hépatique.
Des mesures simples pour espérer guérir
Dans les formes précoces, un régime hypocalorique de type méditerranéen, associé à une activité physique régulière et à une perte de poids modérée, peut souvent mener à une rémission. La progression de la stéatose vers la MASH puis vers la fibrose est un processus lent, ce qui offre une fenêtre d’intervention. Cependant, il est crucial de maintenir ces efforts dans le temps pour espérer une amélioration significative. Une alimentation riche en légumes, protéines maigres, glucides complexes et bonnes huiles, ainsi qu’une réduction des sucres et des produits ultra-transformés, sont des étapes clés dans la gestion de la maladie.
Traitements en développement et perspectives de recherche
Actuellement, aucun médicament n’est spécifiquement autorisé en Europe pour traiter la MASH, bien que plusieurs pistes soient en cours d’exploration. Des médicaments existants, tels que les analogues du GLP-1 ou les inhibiteurs de SGLT2, montrent des effets bénéfiques indirects sur la stéatose. De nouveaux traitements spécifiques, comme le resmetirom ou les agonistes FXR et PPAR, sont en développement. Ces traitements ciblent des mécanismes clés de la MASH et pourraient offrir de nouvelles options thérapeutiques dans un futur proche.
La stéatose hépatique est un enjeu de santé publique majeur qui nécessite une prise en charge globale et coordonnée. Avec une détection précoce et des mesures de prévention appropriées, il est possible de limiter ses conséquences. Quelles nouvelles stratégies de prévention et de traitement verront le jour dans les années à venir pour combattre cette maladie silencieuse mais redoutable ?
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